Découvret la nouvelle voiture nouvelle Audi S3 Sportback : photos + infos
Depuis son apparition en 1999 l’Audi S3 a fait du chemin et en est à sa troisième génération. A l’origine pionnière des super GTI, avec son 1.8 turbo de 210 ch et sa transmission intégrale, elle offre aujourd’hui 300 ch et un niveau de performances nettement supérieur. Cela suffira t-il pour contrer une concurrence désormais armée jusquiame dents ?
L’action se déroule au nord de la Corse, sur une tortueuse route départementale, offrant suffisamment de lacets et de dénivelé pour redonner goût à la vie au plus blasé des conducteurs parisiens. Le bruit rauque des échappements résonne contre les parois rocheuses et notre destrier avale chaque courbe avec une facilité déconcertante. Le train avant reste scotché sur sa trajectoire alors que l’arrière pivote à la demande, sans que l’on soit jamais inquiété. On s’extrait alors toujours plus vite des virages et les vitesses atteintes entre deux courbes sont à chaque fois indécentes.
L’auto dont il est question ici n’est pourtant pas une GT à moteur central, pas plus qu’une WRC sortie d’une spéciale. Il s’agit simplement du plus petit modèle S de la gamme aux anneaux, à savoir la nouvelle S3. La plus petite certes, mais pas la moins vaillante lorsqu’il s’agit d’avaler du virage à la douzaine. Pourtant, au premier regard, elle n’a pas l’air si méchante que ça cette A3 sportive… D’autant plus dans la version « familiale » à carrosserie Sportback que nous avons prise en main. En dehors des quatre sorties d’échappement, des coques de rétroviseur et de la grille de calandre argentées, elle demeure pratiquement identique à un modèle TDI 105 doté du pack S-line.
Si cette relative discrétion est assez habituelle pour les modèles S, elle contraste d’autant plus avec la très grande efficacité de cette S3 troisième du nom. Celle-ci progresse en effet sur tous les plans par rapport à sa devancière (2.0 TFSI 265 ch), qui déjà ne passait pas pour une petite nature. Tout d’abord, l’adoption de la nouvelle plateforme MQB a permis un gain de poids de 60 kg par rapport à l’ancien modèle, avec 1395 kg annoncés (1445 kg pour la Sportback). Ajouté à cela, le nouveau 2.0 TFSI développe désormais 300 ch, soit 35 de plus qu’auparavant, tout en affichant des consommations réduites, avec 7 l/100 km annoncés en cycle mixte (8,5 l/100 km sur l’ancienne).
Bien qu’étant d’une cylindrée identique à l’ancien (1984 cm3), ce nouveau bloc, dérivé de celui employé par la dernière Golf GTI, se dote de nombreux raffinements techniques, tels la double injection (directe et indirecte) et le collecteur d’échappement intégré à la culasse. Cette optimisation à tous les niveaux aboutit à une amélioration du rapport poids/puissance (4,6 kg/ch au lieu de 5,5) et en toute logique à un léger gain en performances. Le 0 à 100 km/h est ainsi revendiqué en 4,8 s pour la version 3 portes avec boîte S-tronic et 5,3 s pour « notre » Sportback à boîte mécanique.
Ce léger déficit de performances du à la transmission manuelle à six rapports est toutefois vite pardonné, tant la différence de plaisir et de sensations est notable. Si l’on passe généralement moins vite en virage qu’avec la S-tronic et que l’on ne profite pas des coups de gaz automatiques au rétrogradage, le maniement du levier et le fait de plus s’impliquer dans la conduite offrent des sensations que l’on aurait tendance à oublier sur de nombreuses sportives actuelles. De plus, avec 380 Nm disponibles de 1800 à 5500 tr/mn, le moteur offre une élasticité remarquable et l’on peut parfois enchainer les virolos tout en restant sur le troisième rapport.
Le plus marquant toutefois avec cette S3 est son impressionnante efficacité, d’autant plus qu’elle offre un comportement plus joueur qu’auparavant. Après s’être fait catapulter en ligne droite, on peut ainsi arriver sur les freins dans un virage et provoquer une dérive, qui sera automatiquement rattrapée par l’arrivée du couple sur le train arrière. On ressort alors de la courbe les roues presque droites, propulsé vers le virage suivant, sans avoir eu à corriger la trajectoire sur le volant. L’opération est encore plus saisissante et valorisante avec l’ESP déconnecté car, bien que la dérive de l’arrière soit un peu plus prononcée, elle ne demande que très peu de contrebraquage pour être rattrapée.
Résultat des courses : on se surprend à enchainer les courbes à des vitesses inavouables, tout en se sentant totalement sécurisé par l’efficacité du système Quattro. De plus, ce comportement à la fois plus typé propulsion qu’auparavant et toutefois totalement domptable, se révèle très gratifiant, en offrant la sensation de « maîtriser la situation » à tout instant. Malgré cette efficacité hors normes, la S3 garde la philosophie d’une « simple S » en offrant une grande polyvalence et un confort d’utilisation « pour tous les jours » du même niveau qu’une version normale.
Bien entendu, cette super compacte ne satisfera peut-être pas les plus sportifs, son comportement demeurant celui d’une intégrale, moins « pur » que sur une vraie propulsion telle la BMW M135i. De plus, son 2.0 TFSI, bien que plein à tous les régimes et doté d’une sonorité fort sympathique, se révèle très linéaire et n’offre pas le caractère explosif du six cylindres en ligne bavarois. Certes, mais ce petit grain de folie est réservé à la future RS3, pas encore officialisée, mais annoncée à demi-mot par Audi pour 2015.
Sur le plan tarifaire, cette nouvelle édition de la S3 en profite pour saler l’addition, avec un prix de départ de 45 890 € en 3 portes et 46 790 € en Sportback (+2070 € pour la boîte S-tronic), supérieur de 1040 € à la BMW pourtant plus puissante et de 3740 € à l’ancienne S3. Ce désagrément pourra toutefois être atténué par le compromis unique entre efficacité, agilité et facilité offert par cette nouvelle S3. Après, pour ceux qui ne sont toujours pas convaincus, reste la solution d’attendre la prochaine RS3, qui à coup sûr ne laissera aucune chance à la concurrence.
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